Tournoi des Six Nations : le bilan des deux premières journées

Après deux journées et six matchs, le Tournoi des Six Nations 2024 a délivré ses premières vérités. Zoom sur les situations des différentes équipes.

L'Irlande sur une autre planète :

Les hommes d'Andy Farrell ont marché sur leurs deux premiers adversaires avec une victoire retentissante face à la France à Marseille en ouverture du Tournoi 17-38. Déconcertants de facilité, les verts se sont par la suite baladés face à l'Italie. Le XV du Trèfle signe un 10 sur 10 avec deux bonus offensifs et semble foncer à toute allure vers un nouveau Grand Chelem.

Van Der Flier, Sheehan et Porter face à la France (@Dan Sheridan)

Le joueur irlandais : John McCarthy a ébloui de son talent les deux premiers matchs de l'Irlande. A seulement 22 ans et pour ses premiers pas au niveau international, le joueur du Leinster a été nommé homme du match face à l'équipe de France. Mention spéciale à Jack Crowley, nouveau demi d'ouverture irlandais qui prend le relais après la retraite de Jonhatan Sexton, excellent dans l'animation.

L'Angleterre dans la lignée de sa Coupe du Monde :

Deux victoires, c'est le principal. Pragmatiques et rigoureux sur les fondamentaux, les hommes de Steve Borthwick se sont imposés pour trois petits points en Italie (24-27) lors de la première journée avant de sortir poussivement du piège gallois pour leur première réception à Twickenham samedi 16-14. Très peu de jeu proposé et une overdose de jeu au pied, bref, pas de grands changements pour l'Angleterre qui continue sa reconstruction avec tout de même de nouvelles têtes qui apportent de la fraîcheur. Le XV de la Rose est la seule nation, avec l'Irlande, toujours en lice pour un Grand Chelem. Ils affronteront l'Ecosse à Murrayfield dans deux semaines.

Le joueur anglais : Ben Earl apporte de la consistance au jeu anglais. En l'absence du dynamiteur Marcus Smith, les lignes arrières anglaises sont bien discrètes. Devant, Ben Earl, troisième ligne centre des Saracens surnage dans cette équipe anglaise en proposant du combat et un gros impact physique. Le joueur de 26 ans a été récompensé d'un trophée d'homme du match face au Pays de Galles.

Ben Earl face à l'Italie le 3 février (@Aol)

L'Ecosse a raté le coche :

Pour résumer, l'Ecosse n'a joué que deux mi-temps sur ces deux premiers matchs. D'abord étincelante face au Pays de Galles puis concédant 14 pénalités d'affilée pour une victoire étriquée 26-27, Russell et ses coéquipiers ont face à l'équipe de France ce samedi 10 février dit adieu à un Grand Chelem espéré par toute une nation. Retombé dans ses travers, le XV du Chardon a maîtrisé le match sans jamais achever un XV de France pourtant prenable. L'Ecosse est troisième du classement avec 5 points. La réception du voisin anglais dans deux semaines fera basculer l'édition 2024 pour les hommes de Townsend.

L'Ecosse est défaite par l'équipe de France © 2024 PA Media

Le joueur écossais : évidemment l'incontournable Finn Russell, auteur de deux bons matchs. Un peu moins extravagant qu'à l'ordinaire mais excellent dans l'animation et la gestion des rencontres, le demi d'ouverture et capitaine du XV du Chardon a prouvé qu'il a acquis de la maturité.

La France avec peu de certitudes :

C'est l'immense surprise de cette édition 2024 et elle est loin d'être positive. Après la Coupe du Monde, les Bleus, au même titre que l'Irlande, avaient à coeur de relancer la machine. Problème, la machine n'a jamais été aussi enrayée sous l'ère Galthié. Etrillés à domicile d'entrée par leur meilleur ennemi irlandais puis vainqueurs poussifs face à l'Ecosse 16-20 sur une décision qui fera beaucoup parler, les Bleus n'ont pas rassuré. On ne retrouve pas l'équipe qui a ébloui sur la planète rugby durant les quatre dernières années. Les hommes de Galthié sont quatrièmes et ont deux semaines pour réhausser le niveau avant de recevoir l'Italie.

Les Bleus et leur capitaine Alldritt sonnés d'entrée face à l'Irlande (©Icon Sport)

La joueur français : en l'absence de Dupont, peu de joueurs sortent du lot tant le niveau affiché par le XV de France semble bas. On retient tout de même les deux premières sélections de Posolo Tuilagi, surpuissant deuxième ligne de Perpignan qui a amené une densité physique dont la France avait bien besoin.

Le Pays de Galles fait ce qu'il peut :

Le XV du Poireau entame une longue reconstruction. 21 nouveaux joueurs, un groupe transformé et un nouveau capitaine. Si le bilan est de deux défaites en deux matchs, il y a de l'espoir pour Warren Gatland et son staff. Une réaction d'orgueil pour mourir à un point de l'Ecosse lors de la première journée et une défaite de deux petits points à Twickenham face à l'Angleterre. Comme durant les deux dernières années, le Pays de Galles doit déjà éviter la cuillère de bois face à l'Italie.

Le Pays de Galles meurt à un point de l'Ecosse (@The Standard)

Le joueur gallois : en l'absence de Rees-Zammit parti se frotter à la NFL, un autre ailier prend le relais : Rio Dyer. Auteur d'un essai face à l'Ecosse, le joueur des Dragons est assez intéressant et participe au renouveau du rugby gallois. Mention spéciale à Wainwright, troisième ligne centre au potentiel immense qu'il faudra surveiller dans les années à venir.

L'Italie continue son chemin de croix :

Ce dimanche face à l'Irlande, l'Italie a subi sa 39e défaite en quarante matchs dans le Tournoi des Six Nations. S'ils ne sont pas passés loin face à l'Angleterre dans un match où ils ont proposé un essai de grande classe, les coéquipiers de Capuozzo ont été impuissants face au XV du Trèfle pour leur deuxième match. Défaite 36-0. Les hommes de Gonzalo Quesada sont bons derniers avec un point et attendront sans doute le Pays de Galles pour espérer une victoire.

L'Italie a été étrillée face à l'Irlande en cloture de la deuxième journée (@The Independant)

Le joueur italien : le demi d'ouverture Paulo Garbisi a tenté de dynamiser le jeu sur ses deux premiers matchs. Auteur de très beaux lancements, il est notamment à l'origine du splendide deuxième essai face à l'Angleterre.