XV de France : Thomas Ramos en 10, réelle option dans le futur ?
- Pablo Guillen
- 20 mars 2024
- 4 min de lecture
Après la blessure de Matthieu Jalibert face à l'Italie, le Toulousain a parfaitement su prendre le relais à l'ouverture face au Pays de Galles et à l'Angleterre. De quoi en faire, dans le futur, une réelle option à ce poste pour le staff des Bleus.

S'il était déjà un homme important de l'effectif de Fabien Galthié, Thomas Ramos a pris une autre dimension durant ce Tournoi des Six Nations 2024. Le joueur de 28 ans s'est affirmé comme un des leaders de cette équipe de France, et en l'absence d'Antoine Dupont, a même endossé le rôle de sauveur, imperturbable au moment de s'avancer devant les perches à la dernière minute du Crunch pour donner la victoire aux Bleus.
Comme son équipe, il à vécu une éditon 2024 particulière. Son Tournoi des Six Nations a basculé suite à la blessure de Matthieu Jalibert face à l'Italie le 25 février dernier. Après maintes rumeurs sur l'élu au poste de numéro 10, c'est bien à lui que Fabien Galthié a fait confiance pour prendre la succession du bordelais.
Avant la rencontre face au Pays de Galles, Patrice Arlettaz, en charge de l'animation du XV de France, avait expliqué le choix du staff au sujet de la titularisation de Ramos à ce poste : "Depuis la fin de la Coupe du monde, Thomas a beaucoup évolué en 10 sur des matchs importants, notamment de Coupe d’Europe. Il a été très performant et a montré une fois de plus qu’il était un des meilleurs 10 de France."
Un choix finalement assez logique, car Ramos est loin d'être un novice avec à ce poste. Il le connaît même par coeur. Il est bon de rappeler qu'il a été champion de France en 2019 puis en 2021 en portant le numéro 10 avec le Stade Toulousain. En l'absence de Ntamack depuis le début de la saison, c'est une nouvelle fois lui qui a pris la relève à l'ouverture sous le maillot rouge et noir avec comme d'habitude une grande réussite.
La seconde raison, c'est qu'il est depuis toujours "un deuxième 10", pour reprendre les mots de l'ancien manager de l'USAP, dans le système français. De nombreuses fois, on l'a vu prendre le relais à l'ouverture sur certaines séquences pour apporter du surnombre dans la ligne. Avec l'étincelante première de Léo Barré au poste d'arrière, qui a réitéré sa performance face à l'Angleterre (élu homme du match) et qui pourrait s'installer sur la durée, Ramos pourrait largement postuler au numéro 10 en équipe de France dans le futur.
Un animateur hors pair
Il y a un constat qui saute aux yeux. Durant les deux derniers matchs du Tournoi des Six Nations, on a revu les Bleus étincelants, relâchés, vivants. Tout simplement ceux qu'on aime voir depuis quelques années. Y a-t-il une corrélation avec le replacement de Ramos au poste de demi d'ouverture ? En tout cas sa présence n'est pas négligeable. Excellent dans sa gestion du match, dans l'animation et dans ses initiatives face au Pays de Galles, il a permis aux Bleus de l'emporter à Cardiff. Un chiffre montre bien son impact sur le jeu français à ce poste : lors des 10 derniers matchs des Bleus, la moyenne de passe des demi d'ouverture était de 15,3, Ramos en a distribuées 39.
Un joueur complet en attaque avec une vision de jeu différente, qui fait jouer ses partenaires, distribue, symbole du renouveau de l'équipe de France en cette fin de Tournoi.

Le joueur passé par Colomiers a surtout un impact très important sur les directives des matchs. Face à l'Italie, après la blessure de Matthieu Jalibert, on l'a entendu vociférer en donnant des consignes aux avants, presque comme un deuxième demi de mêlée.
Mais une défense à revoir
C'est sans doute le principal défaut du profil de Thomas Ramos. On le sait, il n'est pas un très grand défenseur. En club, quand il porte le numéro 10, il est souvent défié par les centres adverses. Gallois et Anglais avaient sans doute analysé cette faille dans le jeu du Toulousain, attaquant à plusieurs reprises la fameuse zone 10-12. L'essai de Marcus Smith à Lyon samedi soir part d'ailleurs d'un franchissement du troisième ligne anglais Ben Earl entre Ramos et Nicolas Depoortère.
C'est un problème quand on sait l'importance d'avoir un très bon demi d'ouverture en défense au niveau international. En comparaison, face à Romain Ntamack, qui sans trop nous avancer apparaît aujourd'hui comme l'un des meilleurs 10 défensif du monde, il n'y a pas vraiment match. Nombreux ont été les spécialistes qui ont rappelé son importance dans le système défensif français.
Toujous est-il qu'avec deux bonnes prestations, Ramos a vonvaincu et apparaît aujourd'hui comme une réelle option pour le staff du XV de France à ce poste. Au vu de ses performances en club, on en viendrait même à se demander s'il ne serait pas meilleur à l'ouverture qu'à l'arrière. Une chose est sure, il aura dans le futur de la concurrence face au virevoltant Léo Barré au poste de numéro 15.
Si Ramos n'est pas du genre à baisser les bras, loin de là, la possibilité de rejouer avec le numéro 10 sous le maillot bleu pourrait trotter dans un coin de sa tête. Une nouvelle fois élu meilleur marqueur du Tournoi des Six Nations avec 63 points au compteur, nul doute que Fabien Galthié comptera sur le Toulousain dans les années à venir et jusqu'à la prochaine Coupe du monde, au moins.
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