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Ecosse - France : malgré la victoire, un contenu qui inquiète

Dernière mise à jour : 11 févr. 2024

L'équipe de France est venue à bout de l'Ecosse ce samedi à Murrayfield, 16-20. Une victoire dans la douleur qui ne rassure pas vraiment, au terme d'un match jamais maîtrisé par les hommes de Galthié.


Les Bleus ont eu chaud jusqu'à la fin du match et un essai refusé sur le gong (AFP)

"Une grande équipe ne reproduit jamais deux fois les mêmes erreurs". Ce sont les mots prononcés par Grégory Alldritt lors de la conférence de presse d'avant match jeudi dernier. Peut-on dire que le capitaine de l'équipe de France n'a pas menti ? Oui et non. Certes il y a la victoire et c'est finalement bien le principal pour ce groupe. Les scènes de joie et la libération après le coup de sifflet final ont bien montré que les Bleus avaient avant tout besoin de renouer avec le succès. Certes il y a eu du mieux dans le contenu, un jeu au pied plus efficace que face à l'Irlande, une mêlée impeccable (100%) ou encore des rucks plus soignés. Des joueurs qui ont répondu présent dans le combat : Cros, Marchand ou même Ramos à l'arrière auteur d'un 100%. Mais d'un oeil extérieur, le contenu laisse sincèrement à désirer.


L'équipe de France n'a à vrai dire jamais eu le match en main. N'ayant pris le score qu'à la 70e minute sur un éclair de Louis Bielle-Biarrey côté fermé. Et cet essai libérateur dans un match que l'on pensait perdu tant l'impuissance française semblait immense est finalement assez inquiétant. Les Bleus ont aujourd'hui un système assez pauvres et sont presque incapables de produire une séquence offensive collective de qualité. Le sort des matchs semble reposer sur des individualités. Sur une séquence de la première période, les Bleus semblaient perdus après dix temps de jeu, impuissants, cherchant une solution individuelle pour redresser la barre comme si les hommes de Galthié n'avaient aucun plan de jeu.


Si les avants ont proposé une meilleur performance que face à l'Irlande dans le sillage du jeune Posolo Tuilagi, auteur d'une excellente entré en jeu, celle de la charnière Lucu-Jalibert, pourtant si bonne sous les couleurs de l'UBB a une nouvelle fois posé problème au jeu de l'équipe de France. La rentrée de Le Garrec, rayonnant par sa vitesse, ses prises d'initiatives comme sur la passe vers Bielle-Biarrey sur l'essai du jeune bordelais a une nouvelle fois mis en lumière le match très compliqué de Maxime Lucu.


En attaque les lancements de jeu sont assez symptomatiques. Très peu de certitudes et des combinaisons finalement assez classiques. Les Bleus semblent ne plus faire peur comme cela a été le cas pendant quatre ans. De même pour les touches où les problèmes rencontrés face à l'Irlande n'ont pas été réglés. Le travail du staff, de Patrick Arletazz pour l'attaque ou encore de Shawn Edwards en défense va continuer d'être pointé du doigt.


La charnière de l'équipe de France n'a pas été à la hauteur - Patrick Derewiany

Certes les Bleus ont quelque peu rectifié le tir en défense à Murrayfield avec un 140 sur 156 au plaquage mais le secteur reste encore loin d'être parfait comme il le fut ces dernières années. Les coéquipiers de Greg Alldritt ont encore bien trop subi avec des montées souvent à contre-temps libérant des espaces pour le XV du Chardon comme sur le seul essai écossais marqué par Ben White à la 7e minute, magnifiquement amené. La percée de l'ailier Kyle Rowe à la 78e sur une montée défensive de Moefana en est l'exemple frappant. Les Bleus sont devenus trop friables. Si les hommes de Galthié ont malgré tout été valeureux, il faut le reconnaître, les fautes de main écossaises et la pauvreté de jeu des hommes de Townsend a permis à la France de l'emporter cet après-midi. L'Ecosse a laissé passer son espoir de Grand Chelem dans le Tournoi.


Finalement les Bleus l'ont emporté et c'est bien le principal. Il faut aussi retenir l'état d'esprit. Jamais l'équipe de France n'avait perdu trois fois d'affilée sous l'ère Galthié et cela va continuer. Mais la victoire ne doit pas faire oublier le contenu du match. Fabien Galthié, assez critiqué depuis la défaite face à l'Afrique du Sud durant la Coupe du Monde s'est exprimé après la rencontre : "On gagne avec quatre points d'écart, ça me va. J'ai trouvé le contenu forminable. On a marqué deux essais. Et eux, ils en ont mis combien ? Un c'est ça ? On est pas là pour faire des démonstrations mais pour gagner des matchs. Et gagner en Ecosse, moi ça me va". Une déclaration qui risque de faire du bruit au vu du contenu du match qui s'est soldé par un probable essai écossais refusé pour manque d'images nettes. L'équipe de France est pour ainsi dire presque miraculée.


Fabien Galthié avant la rencontre - Patrick Derewiany

Mais il fallait peut-être ça pour relancer la machine. "C'est ma plus belle victoire sous le maillot bleu" a assuré Grégory Alldritt, sorti sur blessure pendant la rencontre mais qui a rassuré quant à son état de santé. Une victoire en Écosse à Murrayfield n'est pas négligeable même si le travail à effectuer reste énorme pour le XV de France. Les Bleus affronteront l'Italie à Lille dans deux semaines. D'ici là, il faudra être prêt à proposer une prestation aboutie, enfin.



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