Bordeaux : la bonne année ?

Après 3 éliminations d'affilée en demi-finales de Top 14, l'Union-Bordeaux-Bègles rêve de conquérir le Bouclier de Brennus après lequel elle court depuis sa création en 2006. Son recrutement en témoigne et les supporters pourraient se mettre à rêver.

Penaud et Jalibert à l'entraînement (Photo Sud Ouest)

Il est arrivé en toute discrétion pour citer Canal +, mais son transfert à fait grand bruit. Damian Penaud a rejoint le groupe de l'UBB début novembre et semble être le joueur qui incarne le mieux le projet bordelais, ce très grand joueur qui manquait au club girondin. Très grand joueur qui s'affirme déjà avec un quadruplé face à Perpignan le week-end dernier pour sa première à domicile. L'homme aux 23 essais en 20 matchs en 2023, véritable star du rugby mondial vient sublimer une ligne de 3/4 d'allure internationale presque 100% bleue. Lucu, Jalibert, Bielle-Biarrey, Moefana, Depoortère et maintenant Penaud, l'effectif bordelais est à couper le souffle et à déjà proposé quelques essais splendides depuis le retour du Top 14 fin Octobre.

Ce recrutement n'a rien d'anodin. Ces dernières années Bordeaux a pris une dimension différente et une ferveur immense accompagne les joueurs girondins. Depuis son accession au Top 14 en 2011 l'UBB n'a fait que gravir les échelons. Chaban-Delmas est d'ailleurs complet depuis de nombreux matchs et l'attente est par conséquent très importante. Dans l'effectif bordelais seul Penaud a déjà remporté le Top 14, en 2017 avec Clermont. L'envie de soulever le Bouclier est donc très forte pour des joueurs confirmés comme Jalibert ou Lucu, numéro 9 qui a fêté son 100e match avec Bordeaux.

Mais un titre ne se construit pas uniquement avec les joueurs. Le projet bordelais s'est affirmé par son nouveau staff et l'arrivée de Yannick Bru. Passé notamment par le Stade Toulousain ou les Sharks d'Afrique du Sud le manager français revient en France pour redorer le blason de l'UBB et sa venue n'a rien d'anodin. Lui qui a remplacé Christophe Urios avec qui l'UBB n'a jamais réussi à passer le cap des demi-finales a été désigné comme l'homme parfait pour y remédier. Yannick Bru homme d'expérience, exigeant, avec ses méthodes qui axent sur l'autonomie des joueurs semble avoir déjà été adopté par le groupe, et c'est en lui que Laurent Marti président du club voit la solution.

Bordeaux s'incline à Pau 11-20 (photo Rugbyrama)

Pourtant le début de saison de Bordeaux-Bègles laisse à désirer. Si elle est intraitable à domicile depuis le retour du Top 14, l'UBB est loin d'être sereine à l'extérieur. 7e au classement avec 23 points, le club girondin a enfin gagné en dehors de ses terres ce week-end face à Oyonnax. Dans ce Top 14 moderne glaner des points à l'extérieur s'avère primordial, sans quoi Penaud et ses coéquipiers pourraient voir les phases finales s'en aller.

Le staff a donc encore beaucoup de travail pour trouver une bonne homogénéité. A l'arrière malgré des automatismes évident certains internationaux ont quelques peines à retrouver leur état de forme après 4 mois de compétition, comme pour beaucoup de clubs de Top 14. Gérer un effectif de "stars" n'est donc pas chose aisée et Bordeaux va devoir s'adapter en anticipant aussi le Tournoi des 6 Nations 2024 et une nouvelle période de doublons. Surtout que les absences de Dupont et de Ntamack devraient amener Lucu et Jalibert à prendre les rênes de la charnière du XV de France. Les deux titulaires bordelais seront très attendus avec leur sélection.

Si le Top 14 sera plus que serré Bordeaux et son effectif supersonique pourraient cette année rivaliser face aux gros du championnat. Arriver en finale pour le club serait une première étape dans l'histoire de l'UBB, et pourquoi ne pas rêver plus haut. Bordeaux est aujourd'hui devenue une ville importante du rugby en France, et voir le club décrocher le Brennus pour la première fois viendrait valider un projet de grande ampleur.