L'Équipe de France est éliminée de la Coupe du Monde de rugby 2023.

L’aventure du XV de France s’arrête en Quarts de finale, battu par les champions du monde en titre Sud-Africains, au terme d’un match de légende.

La détresse d'Antoine Dupont

Ce lundi 16 Octobre au petit matin, comme un symbole, le froid est tombé sur Paris. La veille, au Stade de France, l’aventure s’est arrêtée. L’Équipe de France, portée par toute une nation, est éliminée de la Coupe du Monde de rugby 2023, sa coupe du monde, au terme d’un match irrespirable, sans doute de légende. Les mots sont durs à trouver, et les larmes seront éternelles, une déception à la hauteur de l’attente qui entourait cette équipe. C’est d’autant plus dur de savoir qu’il y avait largement les moyens de le faire, qu'on est certainement devant la meilleure équipe de France de l'histoire.

Par quoi commencer, car il y a à dire tant le niveau a été poussé à son paroxysme pendant 80 minutes. Une équipe de France qui a, contrairement à d’habitude beaucoup porté le ballon, sans réussir à scorer (6 franchissements entre la 40ème et la 55ème, moment décisif du match), contrastant avec des Sud - Africains insolents d’efficacité, se nourrissant de chaque ballon perdu par le XV de France, marquant à la 8ème, 18ème et 24ème par leur deux ailiers supersoniques Kolbe (hauteur d'un match énorme) et Arendse. Une défense Sud-Africaine de fer en deuxième période, où les Bleus, d’ordinaire si forts pour finir leurs matchs, ont été pris de court par une tactique Springboks réalisée à la perfection. Une mêlée défaillante, et un déficit clair de puissance en fin de match, pour encaisser l’essai d’Etzebeth, face à un Jalibert impuissant. Le constat fait mal, les finisseurs mis à un rang aussi important que le XV de départ durant tout le mandat de Fabien Galthié se sont échappés sur le match le plus important de ces quatre années. La France meurt à un point, comme trop souvent dans la compétition la plus prestigieuse de ce sport, cruel. On peut évidemment rappeler le nombre de blessés avant ce quart, Ntamack, Willemse, Marchand, des titulaires habituels qui affaiblissent forcément le banc.

La déception est immense, les Bleus

C'est l'instant d'après, les Bleus sont éliminés

pourtant emmenés par un Dupont des grands soirs, qui avait tout fait pour revenir à 100%, et qui a encore une fois ébloui de son talent la rencontre. Le capitaine des Bleus, meilleur joueur du monde, n’aura pas suffi. On note aussi l’énorme match de Peato Mauvaka, qui s’affirme comme l’un des cadres de cette équipe. En face, la composition Sud-Africaine pourtant si décriée avant le coup d'envoi a trouvé du sens, De Klerk et Polard rentrant à la 45ème. Le banc Sud-Africain, apportant une puissance énorme a lui fait la différence, inversant la tendance de la rencontre dans les 20 dernières minutes.

On pourra chercher les raisons de cette élimination des années, mais les faits sont établis, la France a échoué, si près du but. Un dénouement si cruel, à en pleurer. Un conte de fée brutalement arrêté. Comment se relever d'une telle défaite, qui marquera une génération entière, car elle est plus qu'une défaite, c'est le rêve de toute une nation qui s'est envolé dimanche soir dans le ciel du Stade de France. Le temps fera les choses, ça n'a jamais autant bien porté son nom. La détresse des joueurs, du capitaine Antoine Dupont, adulé par tous ses supporters en témoigne, la blessure sera longue à refermer.

Les quatre années du mandat de Fabien Galthié (reconduit par le président de la FFR) se terminent ainsi. Mais malgré le séisme de cet échec sur le rugby français, on ne peut s'empêcher de penser que l'avenir s'annonce radieux, car l'Equipe de France retournera au combat, ayant laissé derrière elle quelques soldats. Uini Atonio et Romain Taofefifenua ont annoncé subitement leur retraite internationale, des hommes de base du système de Galthié. Mais il est important de ne pas se tromper. De ces quatre ans, il y a tant à garder, des larmes, de la joie, du jeu, une équipe retrouvée, des grands joueurs, une identité, qui a fédéré une nation entière. Personne n'en doute, des victoires, il y en aura, des titres, il y en aura, car c'est le destin de ces joueurs, de ce groupe, de cette équipe. En 2020 Fabien Galthié disait : "c'est bon la défaite, c'est dans ces moments que le groupe se resserre, qu'il se forme". Les Bleus sont maintenant face à leur destin, ayant sans doute écrit une page marquante de l'histoire du rugby français, à l'aube de nouveaux défis.