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Coupe du Monde 2023 : une réussite pour les écoles de rugby ?

Dernière mise à jour : 5 mars 2024

Deux mois après la Coupe du Monde l'impact de l'événement dans les écoles de rugby s'est fait ressentir. Malgré l'échec du XV de France, cette édition est une vraie réussite pour le pays en termes de popularité et semble avoir créé un vent de fraicheur.


U14 du SCUF

Plusieurs semaines après le terme de la Coupe du Monde 2023 en France et le sacre de l'Afrique du Sud, l'heure est au bilan général. Le capitaine des bleus Antoine Dupont, idole de tout un pays, se confiait durant la récente nuit du rugby : "J'ai l'impression qu'il s'est passé quelque chose avec le rugby en France et j'espère que ça sera le début de quelque chose". Le natif de Castelnau-Magnoac est sans doute le symbole principal de cet engouement que connaît le rugby français et son impact sur la jeunesse permet à ce sport de retrouver des couleurs en France, après les années 2010 durant lesquelles le rugby a connu un réel passage à vide dans l'hexagone.


Le joueur qui fêtait ses 27 ans en novembre dernier ne semble pas avoir tort. Si la France n'a pas remporté le titre suprême qui lui tendait les bras, cette Coupe du Monde est une réussite du point de vue de l'engouement et de la ferveur autour de ce sport dans le pays. Une réussite qui s'est naturellement accompagnée d'un intérêt grandissant des jeunes pousses pour le ballon ovale. Les clubs amateurs ont enregistré une hausse de plus de 7% de leurs effectifs depuis la saison 2022-2023, preuve que l'effet Coupe du Monde avait commencé avant même le début de l'événement. La Fédération Française de rugby table sur une augmentation de 15 à 20% de licenciés après la fin de France rugby 2023. Si aucun chiffre n'a encore été officiellement publié après seulement deux mois le nombre de demandes dans les écoles de rugby semble avoir explosé.


Des jeunes intéressés par le rugby

Mercredi 13 décembre sur le grand terrain du Stade Max Rousié dans le 17e arrondissement de Paris, l'entraînement du SCUF en donnait un exemple significatif. Il réunissait un nombre impressionnant de jeunes toutes catégories confondues. L'envie de jouer ou de découvrir le rugby chez les enfants semble de plus en plus forte comme un symbole du vent de fraîcheur qu'a apporté cette Coupe du Monde. Et ce vent de fraîcheur qui s'annonce, on le doit en grande partie à cette équipe de France qui depuis quelques années ne cesse de redorer le rugby français. En témoigne les 400 000 demandes pour assister aux matchs du prochain Tournoi des 6 nations quand seulement 175 000 places sont disponibles, du jamais vu.


Les exploits de Dupont, Ramos, Penaud et leurs copains mettent des étoiles dans les yeux des jeunes Français qui ne pensent qu'à reproduire le jeu de leurs idoles. L'échec de la Coupe du Monde ne semble pas avoir entravé l'amour que porte les Français à leur équipe et l'intérêt pour le rugby dans le pays.


"On a dû refuser des nouveaux joueurs car on ne pouvait pas en accepter plus"

Les entraîneurs de l'école de rugby du SCUF, club historique parisien, attestent de l'augmentation du nombre de licenciés au club depuis le début de l'année."Je pense qu'il y a eu un effet Coupe du Monde. On a eu pas mal de nouveaux qui sont arrivés. Juste sur la catégorie U14 on a eu une dizaine de joueurs en plus. On a même dû refuser des nouveaux joueurs parce qu'ils sont déjà 77 en tout et on pouvait pas en accepter plus. Mais on essaye d'accueillir le maximum de jeunes." explique Victor Guillemot, encadrant du club. Le nombre important de demandes dans les écoles de rugby est le symbole de la réussite de cette Coupe du Monde sur laquelle la fédération veut bâtir pour donner un nouvel élan à ce sport en France.


Si le bilan semble plutôt bon pour le rugby dans le pays, il y aura des efforts à faire pour ne pas reproduire l'échec de la Coupe du Monde 2007. Déjà après cette édition qui avait eu lieu en France le nombre de licenciés avait grandement augmenté mais n'avait pas réussi à être maintenu, les clubs enregistrant de nombreux départs deux ans après.


La FFR devra donc agir, dans le sillage d'une génération bleus extraordinaire. Comme un symbole, le nouveau président de la fédération Florian Grill a présenté son programe en juin dernier : "D’abord, relancer le rugby par la base, d’où les moyens supplémentaires. On est le deuxième sport en terme de médiatisation, mais seulement le dixième en nombre de licenciés. Il faut changer ça."


Le 9 novembre dernier Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France a passé sa journée à l'école de rugby du PUC à Paris, animant une séance d'entraînement. Des enfants ravis, une communion entre rugby amateur et professionel, tout était au rendez-vous pour que cette belle action de communication fasse avancer le développement de ce sport en France. Relancer le rugby par la base c'est donc construire autour de l'école de rugby, et la FFR ne s'y trompe pas.


Sacha Luis, encadrant de la catégorie U14 du SCUF partage également cet opinion : "J'espère qu'on va avoir cet engouement autour du rugby surtout chez les jeunes et que ça va continuer durant les prochaines années. Qu'on continuera à voir l'école de rugby qui gonfle parce que c'est ça qui fait la richesse d'un club au final, c'est son école de rugby et les joueurs qu'elle forme."


Entrainement des U14 du SCUF

La Coupe du monde a comme attendu augmenté le nombre de licenciés dans les écoles de rugby. Représenté par une génération dorée ce sport semble avoir de très beaux jours devant lui. Néanmoins le plus dur reste à faire. Si le nombre de licenciés sera grandement conditionné par les résultats du XV de France dans les années à venir, le défi est grand pour la FFR qui devra apporter du soutien aux clubs amateurs et aux écoles de rugby après les promesses du mandat de Florian Grill, pour ne pas voir le rugby perdre l'élan qu'il a pris depuis quelques années.



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